Introduction de l'ouvrage "Mauvais sujets dans les Amériques"

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2016

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Clara Duterme et al., « Introduction de l'ouvrage "Mauvais sujets dans les Amériques" », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.s6f4di


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Résumé Fr

La publication de l'ouvrage "Mauvais sujets dans les Amériques" fait suite à la journée d'étude du même nom, organisée en janvier 2012 à l'université de Toulouse 2. Cet ouvrage est le produit d'un travail de réflexion qui s'est grandement enrichi des discussions collectives menées à l'occasion de la journée d'étude. Il est également le fruit d'une rencontre qui a permis de confronter des questionnements anthropologiques relevant d'expériences de terrains parallèles, marquées par des situations de conflits, l'omniprésence de faits violents et de discours sur les violences. En décembre 2006, lors du début du terrain d'Abigail au Mexique, la « guerre contre le narcotrafic » venait tout juste d'être déclarée ; au Guatemala, la fin du conflit armé interne en 1996 n'avait pas débouché sur la pacification annoncée, puisqu'à la fin des années 2000 le taux d'homicides, attribué non plus aux groupes armés mais à la délinquance, n'avait fait qu'augmenter. Cette violence n'était pas, au départ, notre objet d'étude. Comme le souligne Philippe Bourgois au sujet de son propre travail, le thème de la violence s'impose au chercheur plus souvent qu'il n'est un choix (Bourgois, 2012). Elle nous a pourtant affecté dans notre vie de tous les jours, comme c'était le cas pour nos enquêtés. Au retour de nos terrains respectifs, nous avons été confrontées à la nécessité d'analyser nos données ethnographiques, d'adopter la posture du chercheur, marquée par la distance critique avec son objet. Nous n'étions pas les mieux armées pour objectiver cette violence qui imprégnait nos terrains et l'intégrer à nos analyses, ce qu'il nous a pourtant fallu faire, avec les outils que nous avons peu à peu construits et acquis. Nos échanges rendaient compte d'expériences différentes, mais renvoyaient à des ressentis et des difficultés similaires. Ils nous ont permis, dans un premier temps, de mettre des mots sur l'expérience vécue, nous incitant à trouver les liens entre les données d'observations et les expériences subjectives. C'est un travail auquel est confronté tout anthropologue. En réaliser une partie à deux, en confrontant les expériences, en échangeant des anecdotes et des ébauches d'analyse, nous a permis d'arriver à formuler nos questions. Plus important encore, cela nous a fait réaliser que ces questionnements étaient légitimes. Ils ne faisaient pas que nous poser problème, mais méritaient d'être problématisés.

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