2017
Cairn
Jean Matos, « L’intérêt supérieur de l’enfant : un critère opérationnel pour la décision en néonatologie ? Éléments d’éclairage à partir de la notion de qualité de vie », Revue française d'éthique appliquée, ID : 10670/1.s8q1tp
En réanimation néonatale, l’évolution du nouveau-né peut conduire l’équipe médicale à s’interroger sur le caractère raisonnable des traitements qui lui sont administrés. Une décision de limitation ou d’arrêt de traitements peut alors être envisagée, compte tenu des lésions cérébrales de l’enfant et du handicap qu’elles peuvent entraîner. De par sa complexité, ce type de décision suppose la mise en œuvre d’une procédure collégiale et d’un véritable ajustement avec les parents. Elle est guidée par un principe essentiel : l’intérêt supérieur de l’enfant ( ise). Cet article interroge ce principe au regard de la notion de qualité de vie future de l’enfant. Il rappelle la définition du principe, tout en identifiant son ambivalence conceptuelle. Il met également en lumière les difficultés auxquelles se heurtent les praticiens et les parents sur le terrain, quand il s’agit de le déterminer, en essayant d’évaluer la qualité de vie future de l’enfant. Le risque de rapprochement entre qualité et valeur de la vie est particulièrement important.Compte tenu de ces difficultés, il semble évident que l’ ise ne dispose pas de définition substantielle, seule la voie procédurale permet de l’approcher, dans la recherche d’un compromis entre les différents acteurs engagés dans la prise en charge du nouveau-né. En ce sens, l’ ise ne constitue pas un critère directement opérationnel : il relève plutôt d’un idéal à atteindre ou d’une « boussole » capable d’orienter le processus décisionnel en néonatologie.