2015
Cairn
Dominique Bangoura, « Le coup d’État de décembre 2008 et la Transition controversée en Guinée », Les Champs de Mars, ID : 10670/1.saklqn
Le coup d’État du capitaine Moussa Dadis Camara, le 23 décembre 2008, intervient quelques heures après le décès du chef de l’État, le général Lansana Conté. Il met définitivement un terme à toute succession telle que prévue par l’article 34 de la Constitution. Cette prise de pouvoir par la force répond à des calculs corporatistes et fait basculer le pays dans un régime d’exception, oscillant entre dictature et répression. Dans ces conditions, la transition promise par le chef de la junte n’aboutit pas. Aucune institution de transition, aucun processus électoral n’est possible. Le paroxysme de la violence politique est atteint dans la journée du 28 septembre 2009. Les forces de défense et de sécurité sont en effet envoyées pour commettre des crimes contre des militants et des citoyens désarmés, réunis pacifiquement au stade de Conakry pour revendiquer leurs droits et libertés. Peu après, avouant lui-même qu’il ne contrôle pas son armée, Moussa Dadis Camara échappe à une tentative d’assassinat de la part du commandant de sa garde rapprochée.