2024
Cairn
Elena Partene, « Éditorial : L’exposition de l’existence », Le Philosophoire, ID : 10670/1.samavy
Le terme « existence » témoigne d’une équivocité remarquable, dont rendent compte ses concepts successifs. Nous esquissons quelques étapes d’une histoire mouvementée, qui conduit du contexte théologique de son invention, à l’avènement d’une acception anthropologique, aujourd’hui dominante. Inventée pour désigner l’être du Christ, l’existence sera investie par les médiévaux pour penser l’être créé : exister, c’est causer, ou être hors de ses causes, ou encore être hors de l’esprit (existence exposée). Cette double extériorité conduit à une impasse, que résout la modernité en faisant de l’être pensant, spécialement de l’ego cogito, le premier existant. Exister, c’est être senti, mais aussi sentir (existence imposée) : l’existence devient alors immanente et inhérente à la subjectivité humaine.