2004
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Sylvain Lavelle, « Les actes de connaissance. La pragmatique de la cognition et le problème épistémique de la justification », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.2143/RPL.102.3.504932
Le problème de la connaissance hérité du Théétête de Platon a été pensé dans l'analyse épistémique contemporaine depuis Gettier comme un problème de justification de la croyance vraie. Or, l'analyse de la relation entre cognition et action permet d'établir que connaître c'est toujours agir, que ce soit en vue de la connaissance en tant que telle, pour laquelle l'action apparaît comme une condition nécessaire à plus d'un titre, ou que ce soit en vue de tout autre chose que la connaissance, laquelle apparaît comme un outil pour des fins multiples qu'il revient à l'action de spécifier. Dès lors, en s'inspirant des investigations de la philosophie analytique sur les actes de langage, on peut distinguer plusieurs types d'actes de connaissance, en particulier les actes cognitifs, incognitifs et percognitifs. Les actes de connaissance permettent ainsi de proposer une solution pragmatique au problème de Gettier qui, limité au cadre de l'analyse épistémique, apparaît comme un «pseudo-problème» dépourvu de solution. La connaissance suppose toujours en effet un acte cognitif, lequel en fonction de l'intention et de la capacité cognitives du sujet dans une situation donnée, assigne une valeur de justification à certaines conditions épistémiques.