22 juin 2022
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Lison Burlat, « Discours et positionnements des acteurs du « design des politiques publiques » : la promotion d’un renouvellement de l’imaginaire de la « transformation publique » et des interactions entre chercheurs en sciences sociales, citoyens et agents publics territoriaux », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.sbo3kz
L’ambition de ce mémoire est de rendre compte des positionnements et des discours de l’association la 27e Région et de l’agence de « design d’intérêt général » Vraiment Vraiment à l’égard, d’une part, de la mobilisation des sciences au service de l’action publique, et, d’autre part, de la « transformation publique ». Ces deux acteurs sont les principaux importateurs du « design des politiques publiques », dispositif d’expérimentation faisant interagir des sociologues, des designers, des citoyens-usagers et des agents publics territoriaux dans un objectif d’amélioration des services publics. Ils font également la promotion de la prospective territoriale, dans l’objectif affiché de scénariser collectivement les « futurs souhaitables de l’action publique » et de favoriser le renforcement d’une identité́ de territoire partagée. Ressort de leurs démarches une vision de la « transformation publique » alternative à celle suggérée par le New Public Management, qui cherche davantage l’adhésion des citoyens et des agents publics. Basée sur la valorisation de leurs « capacités d’agir » en contexte de crise, cette vision s’appuie davantage sur les sciences sociales – même si cela reste finalement assez superficiel – que sur les sciences de gestion. Ces acteurs s’emploient à légitimer la méthodologie et l’état d’esprit du « design des politiques publiques », et par là-même à peser sur les orientations des politiques publiques, au travers d’une intense pratique de documentation, mais aussi par la construction d’un réseau politique, institutionnel et médiatique. On en vient à se demander si l’absence d’évaluation « sociologique » des résultats de leurs expérimentations nuit à cette stratégie de légitimation, ou si « maintenir le flou » sur leurs activités n’est pas justement recherché pour influencer « sous les radars ».