2019
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Leslie de Bont, « “Freud, or Jung, or one of those johnnies, had a case exactly like my uncle’s” : Case Narratives, Pretheorisation, and Formal Hybridity in May Sinclair’s short fiction », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.sc5wgo
La forme brève est pour la romancière moderniste britannique May Sinclair (1863-1946), un double laboratoire lui permettant de prolonger ses recherches scientifiques et de tester de nouvelles expérimentations esthétiques. Sinclair est en effet une des premières artistes modernistes à s’intéresser aux récits de cas freudiens, qui en exposant l’indissoluble spécificité de situations personnelles, montrent les limites et les silences desdiscours théoriques généraux et ont ainsi permis la fondation de la nouvelle discipline psychanalytique. En intégrant dans sa fiction brève cette forme inédite, Sinclair fait, elle aussi, œuvre de préthéorisation tout en créant un nouveau contrat de lecture : elle explore avant tout discours et représentation fictionnelle sur le sujet, un questionnement nouveau sur l’attachement dans « The Intercessor » (1911), ou la lâcheté supposée du soldat envoyé au front lors de la Première Guerre mondiale dans The Romantic (1920). Nous proposons ainsi de montrer comment la fiction brève sinclairienne se nourrit de l’investigation scientifique sans pour autant apporter d’énoncés stabilisés ni se faire fiction d’idées, mais plutôt en construisant un nouveau type d’hybridité générique, se distinguant des pratiques communément associées aux expérimentations du modernisme.