Yves Congar (1904-1995) : une passion pour l’unité : Note sur ses intuitions et son herméneutique œcuménique, à l’occasion du centenaire de sa naissance

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Le Cardinal Y. Congar aurait eu cent ans en 2004. Selon un destin très singulier, son itinéraire personnel de théologien et de pionnier de l’œcuménisme a préfiguré et façonné celui de l’Église catholique. Conformément à son intuition originelle de Chrétiens désunis, en chacun de ses grands ouvrages ( Vraie et fausse Réforme ; Marie, le Christ et l’Église ; Jalons pour une théologie du laïcat, La Tradition et les traditions), où il anticipait sur Vatican II, il a su faire comprendre que l’œcuménisme est moins une spécialité qu’une dimension nécessaire de la théologie et de la vie de l’Église. Bien que peu systématicien, il a contribué sur la fin de ses jours à fonder l’actuelle herméneutique œcuménique de la « diversité réconciliée » : sa sensibilité d’historien avait fait de lui, sa vie durant, un « sourcier », découvreur des richesses oubliées de la tradition.

We celebrate this year the one hundredth birthday of Cardinal Y. Congar, whose original intuition of « disunited Christians » (which he developed in his main works) anticipated the teaching of Vatican II : Ecumenism is less a speciality than an essential dimension of theology and of the life of the Church. Although not a systematic theologian, he contributed, in the last years of his life, to the founding of the ecumenical hermeneutics of the « reconciled diversity ». His sensitivity as an historian has made of him a dowser, a discoverer of the forgotten riches of tradition.