Parler du cadavre

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Si le cadavre est « ce qui n’a de nom en aucune langue » (Bossuet), comment en parle-t‑on ? Les seuls mots corps et cadavre ont des définitions fluctuantes qui témoignent de nos incertitudes. La thanatomorphose, décrite par le vocabulaire médico-légal, n’est pas totalement reconnue par la langue courante ni même par l’argot. La transformation de la personne en chose reste difficile à penser. Mais la langue familière d’aujourd’hui n’a plus la libre inventivité de l’argot du xixe siècle, et méconnaît de plus en plus la réalité du cadavre.

If the corpse is “what does not have a name in any language” (Bossuet), how do we speak about it? The words of body and corpse have fluctuating definitions, which attest our uncertainties. The thanatomorphose, described by the forensic vocabulary, is not completely recognized in everyday parlance, nor in slang. The transformation of the person into a thing remains difficult to conceptualize. Still the familiar language today lacks the unrestrained inventiveness of 19th century slang, and is more and more unaware of the reality of the corpse.

Resumen Si el cadáver es “lo que no tiene nombre en cualquiera lengua” (Bossuet), ¿cómo se habla ? Las únicas palabras de cuerpo y cadáver tienen definiciones fluctuantes que testimonian de nuestras incertidumbres. La tanatomorfose, descrita en el vocabulario médico-legal, no es totalmente reconocida en el lenguaje normal o incluso en la jerga. La transformación de la persona en cosa cuesta pensarlo. Pero en la lengua familiar de hoy no hay más la libre inventiva de la jerga del siglo XIX, e ignora la creciente realidad del cadáver.