1992
Cairn
Rainer Rochlitz, « Critiquer une tradition : pourquoi, au nom de quoi, comment ? », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.sez0q6
Pour que nous soyons amenés à critiquer une tradition en tant que telle, il ne suffit pas qu’elle pose des problèmes susceptibles d’être résolus par des aménagements conjoncturels tels que les connaît toute tradition. Une telle critique est le fait d’une société « post-traditionnelle » où les traditions n’ont plus de valeur normative et où toute donnée traditionnelle peut à chaque moment être problématisée. Ces problématisations n’obéissent à aucune logique traditionnelle, mais à une procédure dans laquelle des règles universelles entrent en jeu, afin d’en garantir l’impartialité. Dans ce contexte, la force de l’universel, en tant que règle pragmatique de l’établissement de la vérité ou de la norme, est plus importante que toute universalité déclarée, théorique. – Ce principe est applicable aux problèmes actuels de l’identité supranationale et de l’identité formée par l’appropriation d’une histoire nationale.