Révolutions de 1989 et restructurations de l’espace de la cause cubaine

Résumé Fr En

La « cause cubaine », portée avant tout par la diaspora cubano-américaine politisée, a longtemps pâti d’une faible légitimité à l’international du fait de son encastrement dans la politique étrangère américaine. A partir de 1989 cependant, l’interprétation des révolutions à l’Est par une partie de cette diaspora la pousse à internationaliser la cause et à construire des coalitions transnationales, avec le soutien des anciens dissidents d’Europe centrale. Il s’agit de gagner en légitimité d’une part, et de bénéficier de leur expérience et expertise d’autre part pour renverser le gouvernement communiste cubain. Cette stratégie favorise la transnationalisation de la cause, désormais prise en charge dans de nombreux espaces sociaux et politiques bilatéraux et multilatéraux en Europe et dans les Amériques. Néanmoins, le succès de cette extension de la prise en charge de la cause a aussi eu pour corollaire un affaiblissement de sa consistance et entraîné une certaine fragmentation.

Mainly borne by politicized Cubans living in the United States, the “Cuban cause” has long suffered from a low degree of legitimacy at the international level, because it was perceived as a part of US foreign policy. Starting in 1989 however, the interpretation of the revolutions in eastern Europe made by some of these activists internationalized the cause, as transnational coalitions were formed with former dissidents in central Europe. The intent was to gain legitimacy and benefit from this expert advice in order to overthrow the island’s Communist government. This strategy boosted the “transnationalization” of the cause in several social and political “spaces”, bilateral and multilateral, in Europe and the Americas. Nonetheless, the success of this extension of expertise made the cause less consistent and more fragmented.