20 décembre 2013
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Cahier n°1. La science politique et les études sur la mémoire
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53-61
Maxime Rahier, « Sarkozy à l’assaut du Panthéon : à l’Homme révolté, la patrie reconnaissante », Cahiers Mémoire et Politique, ID : 10.25518/2295-0311.79
En décembre 2009, le journal Le Monde révélait le dernier projet présidentiel : transférer la dépouille d’Albert Camus au Panthéon. Ce projet, perçu par la gauche comme une tentative éhontée de récupération politique, déclencha une vive controverse qui ne prit fin qu’avec le refus du fils de l’écrivain à consentir un tel transfert. Après un bref rappel des faits et la mise en exergue des enjeux politiques afférents, le présent article se propose de revenir sur cette question de la récupération politique. L’hypothèse qui nous guidera est que toute panthéonisation – ou tentative de panthéonisation – relève davantage d’une communication politique savamment réfléchie que d’une volonté du Président de manifester ses goûts ou convictions. Cette assertion une fois démontrée, il ne demeurera alors, comme ultime saillance de ce pugilat médiatique, qu’une violence qui sied fort peu avec Camus, y compris d’ailleurs – si ce n’est peut-être davantage – dans le chef de ceux qui se sont bien souvent considérés comme les défenseurs de sa mémoire.