2018
Cairn
Augustin Guillot, « L’antiromantisme, l’État et le marché dans la France des années 1820 et 1830 », Romantisme, ID : 10670/1.sjubbg
Dès le début des années 1820, le discours antiromantique condamne son ennemi en alléguant sa dimension mercantile, fustigeant ainsi les logiques médiatiques et marchandes qui contribuent au renversement des valeurs littéraires. La réaction est d’autant plus vive que bien des auteurs hostiles à la littérature nouvelle se perçoivent en réalité comme des serviteurs de l’État, et s’investissent d’ailleurs fortement dans le monde académique et savant. Ainsi, la querelle du « classique » et du « romantique », loin de relever d’une opposition doctrinale, serait d’abord le symptôme éruptif d’une dissociation douloureuse du monde lettrée lui-même, de plus en plus déchiré entre la production institutionnelle du savoir d’un côté et la production marchande du littéraire de l’autre.