Pour une histoire politique des populations

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2006

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Paul-André Rosental, « Pour une histoire politique des populations », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.sk1mqv


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Comment faire l’histoire des populations ? Dans les décennies d’après-guerre, la réponse est fournie par Louis Henry, à l’INED, qui promeut une démographie historique essentiellement statistique, non sans relais de la part de Fernand Braudel et de l’école des Annales. Mais, dans les années 1980, la déconstruction des catégories, inspirée de Michel Foucault, la critique de l’objectivisme, la découverte, par l’histoire de la statistique, des racines idéologiques ambiguës de la démographie (natalisme, eugénisme, volonté de contrôle biopolitique) déstabilisent la discipline. Pour empêcher que la réflexivité ne se substitue à la production de connaissances, sont introduits de nouveaux objets (les institutions) et de nouvelles méthodes (la micro-histoire). À l’ancienne démographie historique succède une histoire sociale et politique des populations. Son objet est la construction simultanée des institutions, des politiques et des savoirs relatifs aux populations. Condorcet, combattu par Malthus; Achille Guillard, inventeur du mot démographie, ainsi, bien sûr, que Maurice Halbwachs ont formalisé la nature « sociale » de la population. À l’opposé des tentations sociobiologiques contemporaines, le lien organique entre population et protection sociale soulève toute la question de l’auto-création de la société.

Towards population political history During the decades following World War II, population history was dominated by the model of “historical demography” designed by Louis Henry at INED, and taken over by Fernand Braudel and the Annales school. But in the 1980s, the “Henry model” was called into question by deconstructionist approaches derived from Michel Foucault, and by critics against objectivism. At the same time, history of statistics discovered the ambiguous ideological roots of demography (pronatalism, eugenics, biopolitical thought). To pick up again, the discipline introduced new methods (micro-history) and new issues (institutions). As a result, nowadays, historical demography is more and more replaced by a social and political population history. It focuses on how institutions, policies and knowledge devoted to populations construct each other in an interactive, simultaneous process. Condorcet, who was fought against by Malthus; Achille Guillard, who coined the word “demography”, and of course the Durkheimian sociologist Maurice Halbwachs, have formalised the “social” dimension of population. Contrary to current sociobiological temptations, the deep, organic tie between population and social protection raises the fundamental issue of how society endlessly shapes itself.

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