25 septembre 2019
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Samir Mellikeche, « Facteurs déterminants de l’efficience hospitalière », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.sm0lma
Quels que soient les pays et les systèmes de santé considérés, les hôpitaux doivent faire face à de multiples défis économiques et structurels. Le défi récurrent est la maîtrise des dépenses sans altération de la qualité des soins. Améliorer l’efficience hospitalière suppose une utilisation optimale des ressources dont dispose les hôpitaux associés à un haut niveau de technicité et de maturité de leurs systèmes d’information (SI). Dans ce contexte, l’analyse précise de l’efficience technique d’un hôpital et de ses déterminants s’avère indispensable, afin d’identifier des domaines d’optimisation des ressources et donc un meilleur pilotage. Si le niveau de maturité du SI d’un établissement est un facteur reconnu d’amélioration de l’efficience et de la qualité des soins, il n’est pas le seul et d’autres déterminants doivent être recherchés et intégrés dans un modèle général d’efficience et de qualité. Ce travail est organisé en deux parties. La première, effectuée par interrogation des entrepôts de données médico-administratives de 37 hôpitaux de l’AP-HP sur la période 2009-2017. A partir d’une analyse de la littérature et des données disponibles à l’AP-HP des indicateurs simples et des méthodes statistiques plus complexes (régressions stochastiques) sont utilisés pour analyser l’évolution de l’efficience financière et de ses déterminants. La deuxième partie concerne la validation externe d’un modèle intégré d’évaluation de l’acceptabilité d’un système d’information clinique (SIC), le méta modèle UMISC mis au point à l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP). Les données de l’HEGP sont comparées à celle de 3 sites hospitaliers en France (groupe Saint-Joseph) et en Amérique du Sud (Sao Paulo et Buenos Aires). Sur la période d’étude de 2009-2017 les hôpitaux ont augmenté significativement leur activité, en particulier ambulatoire, sans réduction parallèle du nombre d’hospitalisations classiques. L’activité et les recettes globales augmentent régulièrement dans les hôpitaux de court séjour (HCS) alors qu’elles sont stabilisées dans les hôpitaux non court séjour (HNCS) avec un déficit global croissant. Le nombre d’ETP augmente chez le personnel médical et baisse pour le personnel soignant. L’efficience globale des hôpitaux augmente régulièrement sur la période 2009-2017, mais de façon plus marquée dans les HNCS que dans les HCS. Les calculs et modélisations suggèrent qu’il existe sans doute des situations optimales entre le nombre de lits de court séjour et de lits de soins de suite et rééducation, le nombre de lits de chirurgie et de lits de court séjour, le nombre de places d’hôpital de jour et de lits de court séjour. Dans les hôpitaux HEGP, HPSJ, HIBA et HSL, le modèle développé UMISC explique respectivement 25%, 40%, 23% et 11% de variance d’utilisation du SIC, 92%, 93%, 72% et 85% de variance de satisfaction des professionnels de santé et 72%, 71%, 41% et 60% de variance d’intention de continuer à utiliser le SIC. Dans les systèmes d’équations structurelles, vingt des 21 hypothèses liées au modèle UMISC ont été validées dans au moins un des quatre sites d’évaluation. Les résultats permettent de considérer UMISC comme un outil de comparaison robuste et un modèle explicatif de satisfaction, d'intention d'utilisation. La mesure de l’efficience technique des hôpitaux de l’AP-HP, particulièrement des HCS, sur une période de 9 ans d’une part et la validation du modèle unifié d’évaluation de la satisfaction et de l’intention à continuer à utiliser les SICs (UMISC) permettrait de mieux analyser et expliquer la relation entre efficience financière et maturité du SIC. Couplé à une analyse simultanée de la qualité, le modèle d’efficience technique et de maturité des systèmes d’information proposé pourraient servir de support à la prise de décisions stratégiques pour l’ensemble des hôpitaux mais également (...)