De quelques questions éthiques posées par l'intentionnalité et les conduites suicidaires

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2008

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Vincent Camus et al., « De quelques questions éthiques posées par l'intentionnalité et les conduites suicidaires », Revue d'éthique et de théologie morale, ID : 10670/1.sm7rr5


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Passage à l’acte ou intentionnalité suicidaire accompagnent, révèlent ou compliquent une pathologie psychiatrique avérée dans une grande majorité des cas. Dans d’autres cas, le passage à l’acte ou l’intentionnalité suicidaire interviennent dans le cadre d’une situation de crise psychosociale qui survient lorsque, dans un contexte relationnel donné, les ressources psychologiques adaptatives individuelles se révèlent dépassées. Pourtant, dans de rares situations, la conduite suicidaire ou l’intentionnalité suicidaire s’expriment en l’absence de tout contexte psychopathologique évident, de toute crise psychosociale. Plus l’intentionnalité suicidaire s’exprime sans lien évident avec une psychopathologie avérée, de manière récurrente dans une temporalité prolongée, plus la contrainte éthique semble forte.Les situations de demande d’arrêt de traitement des maladies chroniques sont ainsi paradigmatiques de la question des limites entre intentionnalité ou comportement suicidaire et demande de reconnaissance d’un droit à mourir, voire d’un droit au suicide médicalement assisté ou, plus radicalement encore, à l’euthanasie. Qu’il s’agisse du Cas Vincent Humbert ou de l’annonce en octobre 2007 du décès par suicide assisté de la comédienne Maia Simon, l’actualité récente est venue rappeler à chacun, aux professionnels de santé comme à l’ensemble de notre société, qu’il n’est plus possible de se soustraire à cette réflexion sur les enjeux éthiques de l’intentionnalité suicidaire quand celle-ci semble dissociée de toute psychopathologie évidente et qu’elle s’inscrit en dehors de tout contexte de crise.

In the great majority of cases, the acting out or the intentionality of suicide accompany, reveal or complicate an established psychiatric pathology. In some other cases, they intervene in the context of a situation of psychosocial crisis which arises when, in a given relational context, the individual’s psychological resources of adaptation are revealed to be insufficient. Yet, in some rare situations, suicidal behaviour or intentionality are expressed in the absence of any clear psychopathological context, or any psychosocial crisis. The more clearly suicidal intentionality is expressed, in the absence of any obvious link with an established psychopathology, in a recurrent manner and over a prolonged period, the stronger the ethical constraint would appear to be.Situations in which the chronically ill request that their treatment be stopped are paradigmatic of the question of limits between suicidal intentionality or behaviour, and call for the recognition of a right to die, indeed the right to a medically assisted suicide. Or, even more radically, to euthanasia. Whether we consider the case of Vincent Humbert or the announcement in October 2007 of the death by assisted suicide of the actress Maia Simon, recent news items have reminded us all, healthcare workers and members of society alike, that it is no longer possible to avoid a reflection on the ethical stakes of suicidal intentionality when it is disassociated from any obvious psychopathology and intervenes in the absence of crisis.

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