Une lecture politico-religieuse des origines de la France à la Renaissance : la Tenture de l'Histoire des Gaules (Beauvais, 1530)

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10 juin 2018

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Etienne Bourdon, « Une lecture politico-religieuse des origines de la France à la Renaissance : la Tenture de l'Histoire des Gaules (Beauvais, 1530) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.soz4iw


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Résumé Fr

La Renaissance connaît un profond renouvellement du discours historique sur les origines. Les ouvrages d’histoire sont au cœur de cette entreprise de redéfinition de l’identité culturelle, religieuse et politique qui vise à mettre le présent en perspective temporelle. Cela conduit à organiser une filiation entre quelques événements du passé – avérés ou crus, parfois fictifs ou mythiques – qui semblent fonder la preuve du présent par le passé. Alors qu’au XVIe siècle les nations s’affirment, elles se forgent un récit des origines qui les légitime et les individualise au sein d’une chrétienté qui se morcelle en États européens. Il apparaît alors capital de se dire et de dire d’où l’on vient. Les rôles dévolus aux héros des origines – bibliques, troyens ou gaulois – se renouvellent comme se remodèlent les rapports au temps. Dire le passé devient fondamentalement un discours sur le présent. Or le présent change, les identités aussi, et donc les discours sur les origines. La question fondamentale devient à la Renaissance, comme à chaque époque, : Qu’est-ce qui fait, dans le présent de l’énonciation du discours, que l'on procède à telle ou telle forge des origines et à une fabrique de tel ou tel ancêtre ? La communication portera sur l’exemple de la France du XVIe siècle et s’appuiera sur principalement sur une très belle tenture conservée à Beauvais, La tenture de l’Histoire des Gaules (1530), mais aussi sur certains textes historiques et notamment Jean Lemaire de Belges et ses Illustrations de Gaule et singularitez de Troye publiées entre 1509 et 1512. La question de la formation de l’imaginaire national français, la création d’un d’un légendaire nationale, n’est pas nouvelle. Je pense notamment aux travaux de Claude-Gilbert Dubois (1972), Colette Beaune (1985), Krzysztof Pomian (1992) ou encore André Burguière (2003). En revanche, cette question des origines a plus été pensée pour le XIXe siècle et le mythe de « Nos ancêtres les Gaulois », en termes d’évolution historiographique du discours qu’en termes d’identité, de Francité (pour le dire avec Cécile Vidal), de religion1 , et de temporalités et d’iconographie. Plus encore, elles ont plus porté sur le XIXe siècle que sur le XVIe siècle alors qu’on y trouve des parallèles surprenants. C’est ce que le thème du colloque nous y invite à faire. Nous raisonnerons en deux temps en considérant d’abord l’emboîtement des temporalités puis la volonté ferme des contemporains de dire et montrer la francité.

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