La primauté historique du Japon dans le marché mondial du gaz naturel liquéfié : examen des mécanismes institutionnels et politiques au centre de la formulation du mix énergétique

Résumé En Fr

Energy issues are particularly important in Japan, an archipelagic nation with an abundance of indigenous fossil fuels. The archipelago's high dependence on foreign imports highlights the need to develop a robust and resilient energy mix that can compensate for any disruptions in the supply of natural resources.The initial impetus for this research stems from the aspiration to decipher the complex and multidimensional process that shapes the proportions of each energy source making up the Japanese energy mix. For example, in 2019, Japan was counting on natural gas to meet around 40% of its domestic electricity demand. However, not only does the archipelago's production of this natural resource cover only 2% of its national consumption, but the country is not connected to any supply source via a transnational gas pipeline. Since 1969, Japan has been the world's leading importer of liquefied natural gas (LNG for short). As its name suggests, LNG is natural gas that has been cooled to a temperature of around -160 degrees Celsius, transformed into a liquid and transported by sea. Japan's position as the world's largest importer of LNG over the last halfcentury makes it a particularly interesting subject to study in order to understand the political processes that have influenced energy policy in favour of this resource. Specifically, we set out to map the institutional mechanisms that have determined the strategies for using natural gas in Japan, from the first exploitation of this fuel in the late 1960s to the present day.

Les questions énergétiques sont particulièrement importantes au Japon, une nation archipélagique dépourvue de combustibles fossiles indigènes en abondance. La dépendance élevée de l’archipel à l'égard des importations étrangères met en exergue la nécessité de développer un mix énergétique robuste et résilient, apte à pallier d’éventuelles perturbations dans la fourniture de ressources naturelles.L’élan initial de cette recherche émane de l’aspiration à déchiffrer le processus complexe et multidimensionnel qui modèle les proportions de chaque source d’énergie constituant le mix énergétique japonais. Par exemple, en 2019, le Japon comptait sur le gaz naturel pour répondre à environ 40 % de sa demande intérieure de consommation d'électricité. Cependant, non seulement la production de cette ressource naturelle dans l’archipel ne couvre que 2% de sa consommation nationale, mais en plus, le pays n’est connecté à aucune source de ravitaillement par l'intermédiaire de gazoduc transnational. En effet, depuis 1969, le Japon est le premier importateur mondial de gaz naturel liquéfié (abrégé GNL). Comme son nom l'indique, le GNL est du gaz naturel qui a été refroidi à une température d'environ -160 degrés Celsius, pour être transformé en liquide et transporté par voie maritime. La position du Japon, en sa qualité de premier importateur mondial de GNL depuis un demi-siècle, représente un sujet d'étude particulièrement intéressant pour saisir les processus politiques qui ont influencé les orientations énergétiques en faveur de cette ressource. Précisément, nous nous sommes attachées à cartographier les mécanismes institutionnels qui ont déterminé les stratégies d'utilisation du gaz naturel au Japon, depuis les premières exploitations de ce combustible à la fin des années 1960, jusqu’à la période actuelle.