23 juin 2016
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Jérémy Rollin, « Distinction des dommages causés sur les caryopses de céréales par la carbonisation et le charançon du blé (Sitophilus granarius) : expérimentations sur caryopses de seigle (Secale cereale) et de blé tendre (Triticum aestivum) & applications aux assemblages carpologiques », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.spu0hq
Parmi les multiples bio-agents responsables de la dégradation des récoltes, les insectes figurent incontestablement parmi les principaux ravageurs en altérant, souillant et détruisant les denrées entreposées, notamment les grains. Pour ces raisons, l'approche archéoentomologique apparaît comme un outil pertinent dans l'étude et l'interprétation des assemblages carpologiques anciens. Au sein des ravageurs des stocks céréaliers, le charançon des grains Sitophilus granarius (Coleoptera : Curculionidae) est l'espèce la plus fréquemment retrouvée en contexte archéologique. Toutefois, les traces d'activité (trophique et/ou nidificatrice) de cet insecte dans les corpus carpologiques anciens restent peu ou pas documentées. Ces dernières sont d'autant plus difficiles à identifier sur des grains carbonisés que certaines altérations peuvent être confondues avec des lésions présentes sur les semences, a fortiori si aucun vestige de l’insecte n’est préservé. Aussi ces biais taphonomiques gênent- ils l’interprétation des assemblages archéologiques. Selon les paramètres en jeu (durée, température…), les effets de la carbonisation agissent de manière différentielle sur les caryopses parasités en causant différents types d’impacts (déformations, creusement, éclatement). À partir d'expérimentations de carbonisation conduites conjointement sur des grains sains et altérés par S. granarius, sont présentés divers critères permettant de distinguer les impacts de carbonisation et ceux liés à l'action de S. granarius sur un référentiel moderne de caryopses de seigle (Secale cereale) et de blé (Triticum aestivum). Dans une approche taphonomique, les résultats expérimentaux sont ensuite comparés à un référentiel archéologique.