18 septembre 2023
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Jessica Ragazzini, « La survivance du vivant en photographie : le confusion photographique entre le corps et l'objet du mannequin à la figuration numérique anthropomorphe », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.srqqiy
Depuis une dizaine d’années, de prestigieux prix en portrait photographique sont remportés par des images qui représentent des robots. Le fantasme de l’animation est présent dans la production artistique depuis l’Antiquité et dans le langage courant depuis 1906, lorsque le terme « mannequin » ne désigna plus seulement l’objet anthropomorphe, mais également la jeune femme élégante. Le photographe de mode Helmut Newton s’approprie l’évolution de cette définition qu’il décline en fonction des imaginaires sensuels. La photographie artistique dont fait usage l’artiste Cindy Sherman propose une image inerte qui semble d’une élasticité totale. Le photographe Nick Knight s’est concentré sur la persistance de l’impression de vie qui perdure malgré ses transformations à la limite de l’abstraction. À chaque époque, la confusion entre le corps et l’objet fut stimulée par différents enjeux sociaux et politiques, qui entrent parfois en contradiction, mettant en lumière les singularités et les variations de représentations ambiguës entre humanisation et réification. Au prisme des constantes et ruptures inhérentes aux confusions entre le corps et l’objet, cette thèse explore les manières dont le vivant continue de survivre et de surgir de la pratique de Helmut Newton, de Cindy Sherman et de Nick Knight dans le but de comprendre l’impact de l’inerte sur la représentation et la conception du corps vivant. Ainsi, l’objectif est de démontrer que la photographie est productrice d'un rapport singulier au vivant vis-à-vis de l'individu organique expérimenté dans la vie quotidienne. Celui généré par la photographie est également différent du corps performé ou du corps mouvant dans la vidéo.