2004
Cairn
Jaroslav Blaha, « Slovaquie 2003-2004 : Dans l'antichambre de la prospérité », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.ss2m81
Le gouvernement de coalition de centre droit a poursuivi en 2003 une politique d’austérité et des réformes radicales. Mais à l’approche des échéances électorales prévues pour 2004 (présidentielle, européennes, et éventuellement législatives anticipées), cet élan a été freiné avec l’apparition des premiers différends sur plusieurs choix économiques et de société entre libéraux et chrétiens-démocrates. Ces divergences ont fragilisé le soutien parlementaire du gouvernement Dzurinda. Ce fut l’occasion pour ses opposants, le HZDS de V. Meciar et Smer de R. Fico de chercher à en tirer profit, en tentant, mais sans succès, de provoquer des élections anticipées. Le scrutin présidentiel a mis en évidence l’instabilité persistante de la scène politique slovaque, avec la victoire surprise au second tour d’un outsider, Ivan Gasparovic, alors que V. Meciar avait été vainqueur au premier. L’Europe fut absente des débats, tout comme l’électeur slovaque des urnes, le 13 juin, avec un taux de participation aux élections européennes de 16,96 % ! L’économie a connu une embellie, les entreprises ayant engrangé de sub-stantiels profits dans le secteur de l’automobile, des produits métalliques et de la transformation du bois. Mais, l’inflation est revenue et les salaires réels sont en baisse. Le gouvernement s’est décidé à vendre des entreprises stratégiques, mais les investissements directs étrangers ont marqué le pas. Un débat est d’ailleurs en cours sur leur excessive concentration dans l’industrie automobile.