8 février 2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/cybergeo.29000
http://creativecommons.org/licenses/by/
Alain Hénaff et al., « Caractérisation des aléas littoraux d’érosion et de submersion en Bretagne par l’approche historique », HAL-SHS : géographie, ID : 10.4000/cybergeo.29000
Les connaissances relatives à la vulnérabilité systémique des territoires côtiers à l’érosion et à la submersion ont progressé au cours des dernières décennies grâce à la prise en compte, non plus des seuls aléas, mais également de ses autres composantes que sont les enjeux, la gestion et les représentations des risques littoraux. Pour autant, dans de nombreux cas, le développement et l’aménagement de territoires côtiers reconnus à risque se poursuivent. Ils s’accompagnent de l’accroissement des populations ainsi que de la multiplication et de l’enchérissement des biens exposés, augmentant en retour leur vulnérabilité. Aussi, dans l’objectif d’améliorer les stratégies de gestion et de renforcer la mémoire du risque, le besoin de préciser les caractéristiques des aléas demeure déterminant. Ainsi, l’intensité, l’aire de répartition et la durée d’action des aléas, ainsi que la magnitude des forçages et leur probabilité d’occurrence nécessitent d’être mieux définies. Dans cette perspective, une approche fondée sur l’analyse des aléas d’érosion et de submersion est menée sur les littoraux de Bretagne pour la période contemporaine allant de la fin du XVIIIe siècle à 2010. Les données sont inventoriées à partir de diverses archives textuelles et iconographiques locales et régionales. L’intensité, l’aire de répartition et la durée d’action (immédiate) sont déterminées à partir de cet inventaire. La magnitude des forçages, et par conséquent la probabilité d’occurrence des aléas par magnitude sont en revanche plus délicates à définir. La magnitude, ou, plus justement, la taille (ou sévérité) ne peut être dépendante de l’ampleur des impacts occasionnés. Elle doit s’appuyer sur la quantification des processus en œuvre qui, cependant, sont rarement disponibles dans les données historiques.. Une évaluation des magnitudes des forçages est proposée en tenant compte, pour chaque aléa identifié régionalement, de la diversité des aléas recensés et de la diversité des forçages qui les ont engendrés. Les résultats montrent qu’elles suivent alors une loi puissance qui vérifie, comme pour divers aléas, l’existence d’un lien entre taille et fréquence de survenue des aléas côtiers. Des probabilités d’occurrence peuvent alors être proposées à partir desquelles il est possible de préciser les aléas annuel, décennal, centennal à l’échelle de la région et les incertitudes qui leur sont associées. Ces cinq principaux caractères étant précisés et quantifiés, une comparaison des aléas dans le temps devient possible. Surtout, ils deviennent utilisables pour l’établissement de la « mémoire » régionale des aléas côtiers. Conjointement le suivi de leur évolution actuelle et à venir peut dès lors être envisagé dans le cadre d’un futur observatoire des risques côtiers.