2018
Cairn
Julien Vincent, « L’animal des Idéologues, par-delà nature et culture (1794 - 1804) », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.stg93o
Lorsqu’ils évoquent les animaux, les « Idéologues » semblent hésiter entre une conception de l’animal-sensible héritée de Condillac, et une théorie de l’animal-machine issue de Descartes. Afin de comprendre ce paradoxe, cet article tente d’éclairer leur position à partir de la notion de « naturalisme » telle que la définit l’anthropologue Philippe Descola. La première partie de l’article montre que Cabanis, Destutt de Tracy, Roederer et Jean-Baptiste Say s’efforcèrent de renouveler la conception de l’animal-machine à la lumière de la chimie de Lavoisier. Leur souci de mettre cette dernière au service d’une république de petits propriétaires les distingue de l’approche d’un Chaptal quand il est ministre de l’intérieur. La deuxième partie montre que les Idéologues approfondirent la théorie condillacienne de l’animal-sensible. Le projet d'« idéologie comparée » du naturaliste de Montpellier Draparnaud illustre leur souci d’une éthique animale.