La controverse sur l’âge des « Sables bleutés du Var » (1966-1980) :Les paradoxes méthodologiques d’une polémique caractéristique de la fin du XXe siècle, entre un géologue amateur, Fernand Touraine, un paléomalacologiste, Roger Rey, et des spécialistes académiques de la paléontologie des mammifères et de la tectonique alpine

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13 mars 2013

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Jean-Claude Plaziat, « La controverse sur l’âge des « Sables bleutés du Var » (1966-1980) :Les paradoxes méthodologiques d’une polémique caractéristique de la fin du XXe siècle, entre un géologue amateur, Fernand Touraine, un paléomalacologiste, Roger Rey, et des spécialistes académiques de la paléontologie des mammifères et de la tectonique alpine », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.suk3g3


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Entre 1966 et 1980, une polémique a opposé deux géologues quelque peu marginaux aux spécialistes de la biostratigraphie des mammifères et de la tectonique provençale. Cette controverse entre des protagonistes de statuts différents a faussé le développement d’une intéressante discussion concernant l’âge, soit éocène inférieur, soit oligocène inférieur, d’un ensemble de dépôts isolés dans des synclinaux et fossés de l’intérieur de la Provence. Ce sont les derniers terrains affectés par une intense tectonique de chevauchements que l’on doit rattacher soit à une phase de serrage pyrénéo-provençale (éocène) qui n’aurait eu qu’une extension limitée, soit à une phase post-oligocène que l’on peut qualifier d’alpine. Le contexte éditorial de cette époque était particulièrement favorable, grâce à l’activité de la Société géologique de France, qui ouvrait alors ses portes et ses colonnes aux discussions. Les découvertes de mollusques continentaux par Fernand Touraine et leur identification par RogerRey comme caractéristiques de l’Oligocène inférieur ont donc été confrontées publiquement à celles de restes de mammifères de l’Éocène inférieur, soit isolés, soit en nombre (dans le riche gisement très localisé de Rians). Le conflit qui a opposé l’interprétation de l’origine autochtonedes mammifères et, par conséquent, de l’âge éocène des dépôts qui les contenaient, à celle de leur remaniement à l’Oligocène (Touraine), a été déplacé vers une opposition entre la valeur stratigraphique respective des vertébrés et des mollusques. Les multiples arguments réunis parTouraine, à l’aide d’organismes différents, ont été écartés et les indices sédimentaires n’ont pas été pris en compte, au point que les riches débats publics n’ont abouti qu’au refus de prendre une décision. Cette indécision a été diffusée comme la seule conclusion acceptable… jusqu’en2012. Notre étude réunit les arguments pour un âge oligocène qui ont été négligés, y compris ceux qui ont été ajoutés après la disparition des trublions (en 1978 et en 1980). L’intérêt historique de l’analyse détaillée de cette controverse réside surtout dans la comparaison entre lecontexte d’organisation et de diffusion des débats, qui caractérise les premières décennies de la deuxième moitié du XXe siècle en France, et celui qui résulte d’une volonté d’adaptation à la mondialisation de la recherche en géologie, apparue avant la fin de ce siècle. L’évolution de laplace des géologues amateurs dans la recherche géologique régionale est abordée en conclusion.

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