« En tibi lector jucundissime… Culture antiquaire, reproduction artistique et conception de la lettre sur les gravures d’antiquités à Rome »

Résumé Fr

Les premiers exemples d'une iconographie « antiquaire », dans le domaine de l'image imprimée à la Renaissance, sont relativement tardifs en comparaison d'autres disciplines telles que la botanique, la cosmographie ou encore l'ingénierie militaire, lesquelles ont vu la publication dans les dernières décennies du xv e siècle de quelques estampes et, surtout, de livres illustrés de nombreuses planches xylographiques. Il en va bien autrement des « Antiquités de Rome » qui constituaient pourtant depuis la fin du Moyen Âge un vaste champ de curiosité intellectuelle, centré sur les témoignages écrits et matériels de la civilisation latine, où les besoins d'iconographie étaient certainement nombreux 1. En Italie, d'importants travaux d'érudition avaient déjà été écrits et, pour certains, publiés dans le dernier quart du xv e siècle sur des sujets variés de topographie, d'architecture, d'histoire institutionnelle et d'épigraphie antiques. Des centaines de monuments, d'objets et d'oeuvres d'art avaient été étudiés par des artistes et des lettrés à Rome, à Padoue, à Naples, en Provence et jusqu'en Grèce 2. Certains d'entre eux, en particulier les architectes, ne cachaient pas leur ambition intellectuelle qui dépassait souvent la seule imitation des types, des principes et des formes pour viser à une meilleure connaissance de la civilisation latine. Toutefois, à la fin du xv e siècle, aucun de ces travaux « antiquaires » n'avait encore conduit à la publication d'un seul livre illustré sur les Antiquités de Rome. Quant aux reproductions d'antiquités, elles étaient encore absentes de l'oeuvre des graveurs où se multipliaient pourtant, depuis plusieurs décennies, les compositions « all'antica » et les sujets tirés de la littérature antique 3 .

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