2010
Cairn
B. Royer et al., « Situations de précarité, santé perçue et troubles anxiodépressifs : une étude dans 12 centres d'examens de santé », Pratiques et Organisation des Soins, ID : 10670/1.suydym
Objectif : L’association entre situations de précarité et dégradation de l’état de santé est largement admise et des liens ont été décrits pour la morbi-mortalité ou les comportements à risque. Dans ce contexte, notre étude visait à rechercher un lien entre les situations de précarité, la qualité de vie ressentie et l’existence de troubles anxiodépressifs. Méthodes : L’étude a été menée auprès de consultants de centres d’examens de santé du centre-ouest de la France, en juin-juillet 2000. L’auto-questionnaire utilisé comportait des échelles validées (score de précarité EPICES, profil de santé de Duke, test Hospital anxiety and depression scale (HAD)) et le recueil de la consommation de médicaments psychotropes. Résultats : L’étude a porté sur 6 211 personnes qui ont accepté de participer. La moyenne de toutes les dimensions du profil de santé de Duke baissait significativement avec la hausse du niveau de précarité. De même, les pourcentages d’anxieux et de dépressifs selon le test HAD augmentaient en fonction du degré de précarité. Par ailleurs, la consommation de médicaments psychotropes était plus fréquente chez les personnes les plus précaires. La comparaison de cette consommation médicamenteuse et des résultats du test HAD interrogeait sur l’adéquation du repérage et de la prise en charge, en particulier chez les plus précaires. Conclusion : Les personnes en situation de précarité sont une cible prioritaire des centres d’examens de santé. Lors de la venue de ces personnes, le repérage des troubles psychiques à l’aide d’échelles validées est nécessaire afin de leur proposer une prise en charge adaptée. Prat Organ Soins. 2010;41(4):313-321