Bertrand Blier au temps de la révolution sexuelle : la sexualité dans les films de Bertrand Blier de la décennie 1970

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Ce mémoire a pour but d’étudier en quoi la filmographie de Bertrand Blier sur la période 1970 est empreinte des thématiques liées à la révolution sexuelle débutée tout juste deux décennies auparavant. Il s’agit plus précisément de comprendre de quelles façons sont mises en scènes les problématiques de sexualités dans ces films qui abordent tous par des biais différents des questions inhérentes à la libération de mœurs qui survient alors en France. Bertrand Blier choisit en effet un mode de représentation des sexualités se rapprochant du carnavalesque rabelaisien et de l’absurde, qui porte en lui une ambivalence d’interprétation, entre subversion et réaction, se retrouvant aussi bien dans la mise en scène des genres et de leurs interactions que dans la réception des films. Cette ambivalence se poursuit en effet dans la mise en scène des féminités, des masculinités et de leurs rapports internes dans les films, que Blier semble vouloir balayer de facette en facette à chaque reprise. Enfin la dichotomie subversion/réaction puise sa source dans le contexte des créations des films et dans leur conception phallocentrée, se voyant ainsi reflets d’interrogations masculines, mais aussi de réactions et de négociations, face à des bouleversements sociétaux remettant en cause l’hégémonie patriarcale.Une première partie de cette étude s’emploie donc à identifier la présence du carnavalesque dans la mise en scène des sexualités et des interactions inter et intra-genre. Dans le but d’en comprendre les mécanismes et les divers liens existants avec le contexte de création des films du corpus. Dans un second temps, une fois les mécanismes du carnavalesque identifiés et délimités, l’étude se poursuit en interrogeant plus précisément le mode de représentation des relations inter et intra-genre sous le prisme de l’étude de genre. Cette partie permet de comprendre les mécanismes de domination genrés induits par les films sans pour autant omettre la dimension carnavalesque de ces représentations. Cette analyse décrit également le point de vue masculino-centré de la mise en scène et de la narration des films. Enfin une dernière partie s’attache à comprendre comment ces représentations des bouleversements des mœurs contemporaines aux films sont acceptées ou rejetées par le public et la critique, à l’époque de leur sortie ainsi que dans leur réception ultérieure.