Démocratiser nos institutions. Pour un réveil de la création politique

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2021

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Sébastien Claeys et al., « Démocratiser nos institutions. Pour un réveil de la création politique », Revue du MAUSS, ID : 10670/1.swt79i


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L’impuissance politique à laquelle sont réduits les citoyens des démocraties occidentales résulte fondamentalement d’une conception de la citoyenneté limitée à l’ exercice du pouvoir. Or cette conception constitue un piège, parce qu’elle conduit nécessairement à considérer la majorité des citoyens comme incapables de pratiquer leurs droits politiques, et elle rend vaines toutes les tentatives de mobilisations ou de luttes contre les politiques néolibérales en cours, aussi impopulaires qu’elles soient. Concevoir, à l’inverse, la citoyenneté comme puissance, c’est-à-dire comme déploiement et développement, dans l’action, de capacités politiques, permet de comprendre l’importance de mouvements émancipateurs comme le mouvement #MeeToo ou les mobilisations citoyennes associatives dans la crise pandémique actuelle. Pourtant, il ne faudrait pas opposer pouvoir et puissance dans le processus de la démocratie : toute institution sociale ou politique suppose une distribution du pouvoir, dès lors qu’une multitude s’organise. L’action politique ne peut donc ignorer la question d’une réforme de nos institutions républicaines, faute de quoi elle sera aussi impuissante que les mouvements protestataires traditionnels. Entre pouvoir et puissance se déploie le domaine de l’imaginaire qui inspire toute institution politique. Les principes du convivialisme peuvent être à cette fin une source d’inspiration féconde pour prolonger les pistes offertes par différentes expériences actuelles de démocratisation de nos institutions et rendre nos esprits libres pour libérer nos vies et nous rendre créatifs sur le plan politique.

The political impotence to which citizens in Western democracies are reduced is fundamentally the result of a conception of citizenship limited to the exercise of power ( pouvoir, potestas). This conception is a trap, because it necessarily leads to considering the majority of citizens as incapable of exercising their political rights, and it renders all attempts to mobilise or fight against current neoliberal policies, however unpopular they may be, futile. Conceiving, on the contrary, citizenship as puissance ( potentia), that is as the deployment and development, in action, of political capacities, allows us to understand the importance of emancipatory movements such as the #MeeToo movement or associative citizen mobilisations in the current pandemic crisis. However, power ( pouvoir, potestas) and puissance ( potentia) should not be opposed in the process of democracy: any social or political institution presupposes a distribution of power ( pouvoir, potestas), as soon as a multitude is organised. Political action cannot therefore ignore the question of reforming our republican institutions, otherwise it will be as powerless as traditional protest movements. Between power ( pouvoir, potestas) and puissance ( potentia) there is the realm of the imagination that inspires all political institutions. To this end, the principles of convivialism can be a fertile source of inspiration to extend the paths offered by various current experiments in the democratisation of our institutions and free our minds to liberate our lives and make us politically creative.

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