Sandrine Petit et al., « Faire territoire en périphérie. De la centralité du travail en élevage », Archive Ouverte d'INRAE, ID : 10670/1.sx6tny
Au Nord de Dijon Métropole et à la lisière de la zone rurale peu peuplée des plateaux du Châtillonnais, le Pays Seine-et-Tilles est un espace périphérique agricole. Depuis les années 1960, l’élevage et les éleveurs sont sujets d’une double mise en périphérie : spatiale par rapport à la ville et au modèle de la céréaliculture qui s’est imposé au détriment de l’élevage, et professionnelle, celle d’un monde agricole fragile où le nombre d’actifs diminue. Malgré les difficultés, des éleveurs.se.s tiennent à leur métier comme le montrent les huit trajectoires singulières décrites ici. La diversité des profils et la combinaison de plusieurs activités dessinent un retour de l’élevage voire une réinvention de sa place dans ce territoire. Le travail, particulièrement lourd et contraignant, fait l’objet d’une attention particulière. Les agriculteur.rice.s sont vigilant.e.s à dimensionner leur travail et à modérer l’aide apportée par les parents dans une nouvelle approche du travail en famille. Dans un espace périphérique au sens géographique, statistique et agricole, ces éleveur.se.s ne se vivent pas comme en marge grâce à leur engagement dans une activité agricole qui fait sens et qui ménage des liens avec les résidents du territoire.