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Lila Braunschweig, « Construire des minorités sexuelles et de genre dans les écoles étasuniennes: Contours et limites du safe space comme stratégie anti-discriminatoire », HAL-SHS : études de genres, ID : 10.4000/gss.5613
À partir d’une analyse de documents produits par le GLSEN (gay, lesbian, straight education network), principale association de défense des minorités sexuelles et de genre en contexte éducatif aux États-Unis et de textes législatifs, cet article montre que les politiques éducatives étasuniennes contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identification ou expression de genre sont organisées autour de la notion de safe space. Ces politiques incluent d’une part des procédures anti-harcèlement et anti-discrimination, et d’autre part, des mesures de reconnaissance visant à valoriser les minorités sexuelles dans l’espace scolaire. Ces politiques de safe space, si elles permettent d’améliorer l’expérience scolaire des élèves non conformes à la norme hétérosexiste dans les établissements qui les mettent en place comportent aussi des risques et des paradoxes. Le prisme de la sécurité peut en effet dépolitiser et renforcer les frontières entre les groupes sociaux au lieu de déconstruire les normes qui les façonnent en mettant au centre des démarches la préservation du confort émotionnel et intellectuel des élèves et en invisibilisant les autres types de domination.