2003
Jean-Paul Moatti et al., « Financing efficient HIV care and antiretroviral treatment to mitigate the impact of the AIDS epidemic on economic and human development », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.t11ode
Ce texte présente la seconde partie du livre. Dans les deux premières décennies de l'épidémie Sida, la stratégie dans les pays en développement a été centrée sur les méthodes préventives. Le défi maintenant est de permettre l'accès au traitement pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA et pour ralentir l'épidémie. Les expériences du Brésil, du Chili, de la Thaïlande ont été réalisées dans ce but. Dans certains pays africains comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal, l'Ouganda, des projets pilotes ont démontré la faisabilité et l'efficacité du traitement ARV dans les pays sub-sahariens. Ces expériences montrent qu'un fort engagement des gouvernements pour promouvoir ou réglementer la distribution des médicaments ARV est nécessaire pour éviter une éventuelle "anarchie d'antirétroviraux". La montée en puissance de l'accès à ces traitements se situera souvent dans un contexte de systèmes publics défaillants. Les arguments économiques contre le traitement du sida sont examinés et critiqués, et le livre apporte les preuves que le traitement est une décision économique rationnelle. En outre, le livre soutient la thèse que l'impact économique de l'épidémie a été sous-évalué, avec une approche conceptuelle nouvelle qui souligne le piège d'effondrement dans lequel les pays peuvent tomber à long terme. Certains résultats "optimistes" dans les modèles antérieurs, comme une réduction de la pression sur la terre et sur le capital, sont des artefacts. Il en résulte que le principal argument en faveur du traitement par ARV est de prévenir ce piège : plus de ressources doivent être allouées au passage à l'échelle des programmes. Le livre montre comment les pays peuvent mobiliser de nouvelles ressources : chaque pays doit trouver le meilleur équilibre pour lui entre des financements publics, l'assurance privés, des donations privées et la participation des patients.