L’éducation physique d’une adolescente dans les années 1960 : Diabolo Menthe (1977) de Diane Kurys

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27 octobre 2014

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Thomas Bauer et al., « L’éducation physique d’une adolescente dans les années 1960 : Diabolo Menthe (1977) de Diane Kurys », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.t1ihwk


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Lorsqu’un cinéaste choisit de tourner un film sur l’École, il confronte ses choix artistiques avec sa propre histoire, ses souvenirs, ses perceptions, et laisse souvent entrevoir une partie de sa géographie intérieure qui résonne potentiellement avec celle du spectateur. La leçon d’éducation physique devient alors un prétexte pour ranimer le souvenir d’un Éden perdu ou, au contraire, l’évocation d’un traumatisme, dont Diabolo Menthe (1977) de Diane Kurys est une illustration. Ce film dépasse la simple chronique adolescente pour un itinéraire plus autobiographique qui nous plonge en 1963, au lycée de jeunes filles Jules Ferry de Paris, où Diane Kurys a été scolarisée. Anne, 13 ans, et Frédérique, 15 ans, sont filles de parents divorcés. La première (double de la réalisatrice) est peu douée pour les études et cumule les mauvais côtés : boudeuse, morose, solitaire, inadaptée. La seconde, brillante et gâtée, est un modèle d’émancipation et de féminité pour sa cadette. L’originalité du récit réside dans l’écriture de cet univers juvénile, exclusivement féminin. Diabolo Menthe s’insère dans un contexte où les films s’intéressant à la jeunesse, le plus souvent des comédies légères, cherchaient davantage à circonscrire les mentalités et aspirations des baby-boomers que les préoccupations des jeunes filles ; ce qui explique que ce long métrage ait obtenu un réel succès avec trois millions d'entrées et parallèlement le prix Louis Delluc. Afin de mener cette étude cinématographique, tout en convoquant la presse de l’époque et divers entretiens de la réalisatrice, nous nous appuierons sur les travaux de Roland Barthes et Yveline Baticle, pour montrer en quoi l’école et plus particulièrement l’éducation physique deviennent un espace d’expression intime. L’éducation physique, proportionnellement sur-représentée dans le film, par rapport à l'importance que recouvrait la matière dans les programmes scolaires, constitue une voie privilégiée de la cinéaste pour évoquer un dessin personnel. En ce sens, Diabolo Menthe devient tout à la fois une chronique scolaire fidèle aux leçons d’éducation physique des années 1960, qu’un maillage de séquences peu crédibles, montées et proposées à des fins émotionnelles.

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