2003
Cairn
Claude Henry et al., « État de la connaissance scientifique et mobilisation du principe de précaution », Revue économique, ID : 10670/1.t3mav1
Du principe de précaution, il semble qu’il y ait autant de définitions différentes que de textes juridiques qui l’affirment. En réalité, les différences entre textes sont secondaires : le cœur du principe de précaution, centré sur l’opportunité d’agir dans des conditions d’incertitude – d’incertitude scientifique en particulier – est commun à toutes les définitions. Il faut alors caractériser l’incertitude scientifique en tant que base acceptable d’action : n’importe quelle hypothèse, vaguement vraisemblable, n’est pas recevable. Nous nous efforçons d’identifier des éléments clés de cette caractérisation à partir de l’analyse des décisions en incertitude prises à propos de l’utilisation de l’amiante, de l’administration d’antibiotiques comme promoteurs de croissance animale, de l’encéphalopathie spongiforme bovine, et du changement climatique. Finalement, nous examinons certains problèmes que pose l’insertion de cette approche dans une théorie des choix en incertitude qui généralise celle de von Neumann-Morgenstern.