2023
http://hal.archives-ouvertes.fr/licences/etalab/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Stéphen Rostain, « Dépasser l’invisible, louper le visible: Ethnoarchéologie du bâti amérindien d’Amazonie », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.t3o021
L’Amazonie offre un potentiel exceptionnel pour les études ethnoarchéologiques car les Amérindiens d’aujourd’hui sont les héritiers de groupes précolombiens. Il est toutefois surprenant de constater la rareté de travaux réalisés en matière d’ethnoarchéologie dans cette région, surtout si l’on prend en compte la spécificité encore si mal connue de l’adaptation humaine aux tropiques. L’abandon brusque d’un petit village d’Amérindiens sur la plaine côtière de Guyane française il y a plusieurs années offrit une opportunité rare de lancer une étude ethnoarchéologique. Un projet original fut alors mis en place sur cette implantation, où certaines constructions de bois étaient encore en relatif bon état tandis que d’autres étaient déjà en ruine. Il commença par un travail classique de terrain archéologique. En premier lieu, la topographie des anomalies et des vestiges fut réalisée, les arbres cultivés furent listés et les caractéristiques des environs décrites. Suivit un inventaire des artefacts et du contenu des maisons, des dépotoirs et des zones abandonnées. Les données recueillies furent étudiées en utilisant les méthodes classiques d’inférence archéologique afin de proposer une interprétation précise du site et d’obtenir une reconstruction complète du village et des coutumes de ses habitants. Cette analyse archéologique devait ensuite être évaluée à l’aune du témoignage des anciens occupants. Des visites furent donc menées avec le chef du clan amérindien du village déserté pour qu’il explique les caractéristiques de son village avant sa désertion. Les résultats apportèrent leur lot de surprises…