Les paradoxes de la science du beau dans la philosophie française

Résumé Fr

Cet article montre que Victor Cousin se trouve, dans sa théorie comme dans son action, au commencement de l’esthétique française. Il en pose les fondements scientifiques dans son ouvrage Du vrai, du beau et du bien, ouvrage qui constitue la formulation majeure de la philosophie française jusqu’à la première guerre mondiale . Il fait traduire l’esthétique allemande, en particulier celle de Hegel, par son disciple Bénard, traduction qu’il fait couronner par l’Académie des sciences morales et politiques en 1852 et destinée à connaître dans le monde de l’art une influence considérable . Cousin met au concours de la même Académie, le 7 février 1857, la question sur les principes de la science du beau afin d’encourager le développement de l’esthétique française comme science indépendante . Les disciples ont ensuite continué et propagé la doctrine, mais ce sont eux qui ont aussi entamé le long processus d’ingratitude qui conduira l’institution philosophique à oublier ou renier son père fondateur. Bergson fut l’un des derniers à avoir lu Cousin, dont l’action continue pourtant d’imprégner encore, quand bien même de façon silencieuse et invisible, sur le mode du déni ou de l’oubli, les structures mêmes de ce qui s’appelle « philosophie » ou « esthétique française ».

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en