2004
Cairn
Robert W. Cox, « Au-delà de l'Empire et de la terreur : réflexions sur l'économie politique de l'ordre mondial », A contrario, ID : 10670/1.t6edha
L’économie politique suppose une compréhension d’ensemble de l’ordre mondial. Au début du xxie siècle, trois configurations de pouvoir interagissent : « l’Empire », soit les pouvoirs combinés de coercition et d’attraction de l’Amérique ; le système inter-étatique, qui reflète la nature plurielle du monde ; et la société civile, qui a gagné en consistance en sachant transformer politiquement les valeurs en faveur de la paix, de l’équité et de l’acceptation de la différence. Derrière ces configurations se tient un monde clandestin incluant le crime organisé, le terrorisme et l’espionnage. La clé de la stabilité est la légitimité, minée par la peur et l’activité subversive du monde clandestin. La viabilité de « l’Empire » pose problème. Le « terrorisme » est l’arme du faible lorsqu’un conflit apparaît comme irréductible et que la légitimité de l’ordre établi est remise en question. La réponse à la « terreur » a été l’expansion de « l’Empire » dans une dialectique sans fin. Cette dynamique pourrait être résolue si le système étatique fondait la légitimité de l’ordre mondial en traitant avec succès des principaux problèmes du monde : l’état de la biosphère, condition de la survie de toute forme de vie ; l’accomplissement d’un degré raisonnable d’équité dans les conditions de vie de tout être humain ; le rééquilibrage du pouvoir de la finance dans le monde ; et l’acceptation de la diversité morale et culturelle des civilisations comme base de consensus pour un ordre mondial.