France mirroring England: poetics of hybridization in French theater (1590-1640) La France au miroir de l'Angleterre : poétique de l'hybridation dans le théâtre français (1590-1640) En Fr

Fiche du document

Date

3 juin 2015

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Alban Déléris, « La France au miroir de l'Angleterre : poétique de l'hybridation dans le théâtre français (1590-1640) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.t74ux4


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

France maintains with its English neighbor, between the mid-sixteenth century and the early 1640’s, constant relationships, both political and cultural. Despite the religious troubles and the wars shaking the western Europe during this period, despite linguistic barriers, many travelers, diplomats, intellectuals and writers cross the frontiers. These cultural travelers leave France to go abroad, to the other side of the Channel : they eventually learn the English language, carry out various missions and, above all, they become the actors of the cultural relationship between the two countries.This influence is also evident through conceptions and hybrid practices of theater. Poetics of mixing, of formal and generic hybridizations are characteristic of the English theater during the Elizabethan and Jacobean period. Authors like Marlowe, Greene, Shakespeare and Webster experiment new dramatic formulas that invite us to reconsider and relativize the traditional poetic categories. Tragedy, comedy or tragicomedy are not absent as generic designations, but they are the medias and instruments of combinations, and of multiple and various blends. Thus, the different ways of mixing and mingling in the English theater make possible a different look at the dramatic production in France during the late XVIth and early 17th century. Indeed, the plays written during this long unrecognized period of the French theater, show a hybridity as marked as in the English plays and they reflect the great diversity of forms and dramatic genres. This theater, which does not conform to the critical categories and dramatic principles formulated by theorists and commentators of Aristotle, is characterized by its irregularity, the porosity of its generic categories and by a desire to adapt to the constraints of the theatrical life.Finally, the study focuses on the premises of a more thorough analysis of organic links between the medieval and popular theater and the French theater at the dawn of the 17th century. Thus, what we call « monster theater », because of its bounds with the political, symbolic and aesthetic figure of the monster and its various configurations, allows us to compare, in France and England, plays that are characterized by their ab-normality, their playful dimension and their metatheatrality, far away from the Aristotelian tradition and its constraints. In this way, we are led to consider the French theater according to its geographical and linguistic diversity, but also from the perspective of its historical continuities.

La France entretient avec son voisin anglais, entre le milieu du XVI e siècle et le début des années 1640, des échanges constants, tant d'un point de vue politique que culturel. Malgré les troubles religieux et les guerres qui agitent l'Europe occidentale durant cette période, en dépit également des barrières linguistiques, un grand nombre de voyageurs, de diplomates, d'intellectuels et d'écrivains n'hésitent pas à traverser les frontières. Ces passeurs quittent la France pour se rendre de l'autre côté de la Manche : ils y apprennent éventuellement la langue anglaise, effectuent des missions diverses et surtout ils se font les acteurs de la relation culturelle entre les deux pays. Imprimés et traductions de textes religieux, scientifiques ou littéraires, mais aussi troupes théâtrales circulent ainsi de l'Angleterre vers la France, empruntant parfois des détours inattendus. L'étude s'attache dans un premier temps à passer en revue ces différents types de contacts et de transferts culturels, en particulier en ce qui concerne l'influence de la littérature anglaise sur le théâtre français. Cette influence se manifeste par ailleurs à travers des conceptions et des pratiques hybrides du théâtre. Poétiques du mélange, du métissage et de l'hybridation formelle et générique sont caractéristiques du théâtre anglais de la période élisabéthaine et jacobéenne. Des auteurs comme Marlowe, Greene, Shakespeare ou Webster expérimentent en effet des formules dramatiques qui invitent à reconsidérer et relativiser les catégories poétiques traditionnelles. Si la tragédie, la comédie ou la tragi-comédie ne sont pas absentes en tant que dénominations génériques, elles sont les supports et les instruments de combinaisons et de mélanges multiples et variés. Ce faisant, les différentes modalités du mélange et de l'hybridation dans le théâtre anglais permettent de jeter un regard différent sur la production dramatique en France entre la fin du XVI e siècle et le début du XVII e siècle. En effet, les pièces composées pendant cette période longtemps méconnue du théâtre français, attestent d'une hybridité aussi marquée que celle des pièces anglaises, et elles témoignent de la grande diversité des formes et des genres dramatiques. Ce théâtre, qui ne se conforme pas encore aux catégories critiques et aux principes dramatiques formulés par les théoriciens et commentateurs d'Aristote, se caractérise par son irrégularité, la porosité de ses catégories génériques et par un souci de s'adapter aux contraintes de la vie théâtrale. L'étude s'attache dans un dernier temps à poser les prémisses d'une analyse plus approfondie des liens organiques entre le théâtre médiéval et populaire et le théâtre français à l'aube du XVII e siècle. Ainsi, ce que nous appelons « théâtre monstre », parce qu'il a partie liée avec la figure politique, symbolique et esthétique du monstre et ses différentes déclinaisons, nous permet de rapprocher, en France et en Angleterre, des pièces qui se caractérisent par leur a-normalité, leur ludisme et leur métathéâtralité, loin de la tradition aristotélicienne et de ses contraintes. Nous sommes amené ainsi à considérer le théâtre français selon sa diversité géographique et linguistique, ainsi que du point de vue de ses continuités historiques.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en