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Antonio Casilli et al., « Le Micro-travail en France. Derrière l’automatisation de nouvelles précarités au travail ? », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.t78gks
Nous assistons ces dernières années à la multiplication des plateformes de micro-travail. Cette activité rémunératrice relativement nouvelle consiste à réaliser des tâches très fragmentées (micro-tâches) que des plateformes dédiées confient à des prestataires, payés généralement à la pièce. Il peut s’agir d’identifier des objets dans une image, de transcrire des factures, de modérer du contenu sur les médias sociaux, de visionner des vidéos de courte durée, de copier-coller du texte ou de répondre à des sondages en ligne. Le plus souvent, ces tâches répétitives nécessitent une faible qualification pour une rémunération tout aussi faible, de l’ordre de quelques centimes. Ce rapport présente les premiers résultats du projet de recherche DiPLab (« Digital Platform Labor »), et contribue à pallier la quasi-absence d’études sur le micro-travail dans les pays d’Europe. Réalisée en 2018, il s’agit en effet de la première enquête sur le micro-travail en France. Elle participe à un effort plus général de cerner les effets des nouvelles technologies sur le monde du travail et son fonctionnement. Dans cette optique, l’équipe DiPLab s’est appuyée sur une articulation de multiples ressources informationnelles : des données natives du web, un questionnaire en ligne auprès d’un échantillon de près de 1000 micro-travailleurs, et une enquête qualitative auprès de 92 travailleurs, clients et propriétaires de plateformes. [premier paragraphe]