2005
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Stéphane Lecouteux, « À partir de la diffusion de trois poèmes hagiographiques, identification des centres carolingiens ayant influencé l’œuvre de Dudon de Saint-Quentin », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/tabularia.1496
Afin d’identifier les centres culturels et intellectuels ayant influencé l’œuvre de Dudon de Saint-Quentin, il serait intéressant de mettre en lumière les lieux disposant de sources exploitées par cet auteur. Nous nous intéresserons ici exclusivement aux trois poèmes hagiographiques carolingiens identifiés par Leah Shopkow comme étant connus de Dudon : la Vita sancti Lamberti rédigée par l’évêque Étienne de Liège au début du Xe siècle, la Vita sancti Germani, écrite par le moine Heiric d’Auxerre dans la seconde moitié du IXe siècle et le Carmen de sancto Cassiano, composé par un auteur anonyme sensiblement vers la mème époque. Nous verrons que le chanoine de Saint-Quentin, dont la collégiale d’appartenance était géographiquement proche des cathédrales de Cambrai et d’Arras, aurait pu connaître le texte d’Étienne par l’intermédiaire de l’une ou l’autre de ces deux églises. Mais Dudon aurait aussi bien pu effectuer un séjour à Liège, les voyages d’étude ne rebutant pas les clercs de son temps. Par ailleurs, la présence à Laon dès le Xe siècle des deux dernières œuvres hagiographiques étudiées montre une fois encore les liens étroits que Dudon a entretenus avec cette cité. Le centre culturel et intellectuel traditionnel ayant le plus influencé le chanoine de Saint-Quentin semble donc bien être le milieu laonnois de l’an mil, un foyer fortement marqué à cette époque par la présence de deux prélats aux fortes personnalités : les évèques Roricon et Adalbéron. Ce constat permet d’entrevoir la possibilité d’une influence de deux œuvres contemporaines, composées à Laon dans la seconde moitié du Xe siècle, sur l’historiographie de Dudon.