Analyse tracéologique de cinq crânes du site de Saint-Germain de Flers (XVIIe-XVIIIe siècle) : interprétation des signes de trépanation, sciage, embaumement
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5 avril 2019
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Denis Bougault et al., « Analyse tracéologique de cinq crânes du site de Saint-Germain de Flers (XVIIe-XVIIIe siècle) : interprétation des signes de trépanation, sciage, embaumement », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.tb92dt
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Résumé
La fouille préventive de l’église et du cimetière Saint-Germain à Flers (Orne) s’est déroulée en 2014 préalablement à un projet d’aménagement de la place Saint-Germain (fouille Inrap). L’emprise de la fouille, d’environ 800 m2 est concentrée sur les vestiges de la partie ouest de l’église et du cimetière. Les caveaux seigneuriaux des comtes de Flers sont situés selon les archives dans le choeur de l’église Saint-Germain. La fouille a permis d’en dégager deux contenant chacun un cercueils en plomb. Leur fouille a eu pour objet l’étude de la pratique de l’embaumement interne et de l’inhumation en cercueil en plomb connue pour être une pratique funéraire largement usitée par l’élite nobiliaire en Europe entre le XVIe et le XVIIIe siècle.Dans le cadre d’une collaboration entre l’Inrap et le Craham (UMR 6273 CNRS-Unicaen), les individus en place dans les cercueils de plomb ou retrouvés en réduction dans les caveaux ont fait l’objet d’une analyse anthropobiologique complète de laboratoire (âge, sexe, paléopathologies…). Dans cinq cas, le bloc crânio-facial était découpé, l’un d’entre eux était également trépané. Une première analyse macroscopique des surfaces de découpe a permis de reconstituer le geste de l’opérateur, les différentes phases de découpe et d’indiquer le type d’outil utilisé (une scie). Une étude tracéologique complémentaire, menée en collaboration avec l’IRCGN, a précisé les stries de sciages, le déroulement de l’opération ainsi que la nature des outils chirurgicaux utilisés. La procédure suivie semble correspondre à celles des embaumements cités dans les textes chirurgicaux de l’époque. Pour l’un des sujets, l’existence dans les textes d’un traumatisme avant le décès impose également d’interpréter les traces de la trépanation comme une possible tentative d’intervention thérapeutique ante mortem.