Y a-t-il de l'universel dans l'action ?

Résumé Fr En

Trois conditions sont nécessaires pour qu'émerge dans une action un élément universel : que sa forme se prête à un traitement mathématique; que les agents atteignent à une bonne connaissance d'eux-mêmes; et que l'enchaînement des causes et des effets soit contrôlable. Ce sont là des exigences fortes. En effet, même si les mathématiques constituent un réservoir presque inépuisable de formes (Whitehead), nous sommes bien loin de pouvoir dégager la forme mathématique de tous les types d'action. D'autre part – nous le savons par expérience et les moralistes nous le confirment –, il est difficile de découvrir ce pour quoi l'on est fait. Enfin, la science n'éclaire que très fragmentairement l'ordre causal des choses. Pour surmonter ces obstacles, il faut situer l'action dans une perspective cosmologique. Ce choix apparaît comme un « programme » difficile à réaliser.

Three conditions are necessary for a universal element to emerge in an action : that its form can be treated mathematically; that the actors reach a good level of self-knowledge; and that the sequence of cause and effect can be controlled. These are strong requirements. In fact, even if mathematics provides a nearly inexhaustible source of forms (Whitehead), we are a long way from being able to disengage the mathematical form for every type of action. What is more, as we know from experience and as the moralists have pointed out, it is difficult to know for what one is made. And finally, science throws only a partial light on the causal order of things. To overcome these obstacles, action must be situated in a cosmological perspective. This choice appears as a difficult « programme » to be achieved.