Du retrait à l’espacement du sujet : peinture, paysage, monde

Résumé Fr

Il semble généralement admis que l’essor de la peinture de paysage en Europe à partir de la Renaissance ait été lié à l’invention de la perspective linéaire, visant à restituer un espace rationnel, mathématiquement déterminé, qui aurait permis une certaine « mise à distance » de la « nature », désormais objectivement toisée, rendant possible du même coup la naissance de la physique moderne et l’avènement du sujet cartésien en tant que conscience autonome, avant sa remise en cause à partir du romantisme et surtout de la phénoménologie. L’article entend contribuer à une réévaluation de cette question complexe en tenant compte du modèle théorique des quatre modes d’identification proposés dans Par-delà nature et culture par l’anthropologue Philippe Descola. À cette fin, il développe une perspective comparatiste avec la Chine ancienne, dotée d’une culture paysagère complexe et caractérisée par une ontologie « analogiste » n’ayant pas donné lieu à la distinction conceptuelle entre sujet et objet, par contraste avec la modernité « naturaliste », dont une telle confrontation aide à mieux cerner certains traits.

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