2006
Cairn
Isabelle Garnier-Mathez, « Connivence et littérature : une méthode d'analyse textuelle pour lire entre les mots », Revue d'histoire littéraire de la France, ID : 10670/1.tco9c3
D’après la sociolinguistique, un ensemble d’énonciateurs individuels peut représenter par le langage une communauté idéologique — le terme d’idéolecte est alors parfois utilisé. Sous réserve d’une légère transposition méthodologique, ce concept peut utilement s’appliquer au champ littéraire. L’analyse linguistique d’un corpus de textes évangéliques du XVIe siècle (Marguerite de Navarre, Marot, Lefèvre d'Etaples, Berquin, Farel, Rabelais, traducteurs anonymes...) permet de « lire entre les mots » en mettant en évidence les effets de connivence linguistique qui les relient. L’article propose une théorisation et un élargissement de cette démarche, afin de mettre en valeur une méthode applicable à d’autres corpus, quelle que soit la période dans laquelle ils s’inscrivent, notamment s’il y a présomption de l’émergence d’une pensée commune dans un contexte résistant à l’innovation, à un moment charnière de l’histoire événementielle ou littéraire.