24 novembre 2023
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Joshua Gray, « Développer la compétence interculturelle dans l'enseignement de l'anglais entre milieu éducatif et milieu social : le rôle de l'autorégulation dans les dispositifs de télécollaborations interculturelles », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.tefp6l
Les opportunités offertes par les avancées technologiques dans le contexte de l’apprentissage des langues ne font guère de doute. Mais l’opportunité de contact interculturel qu’elles offrent est également source d’inquiétude. Communiquer avec des partenaires dont les cultures peuvent être différentes n’est pas simplement une question de partager une langue de communication, mais aussi de se positionner soi-même en relation à des traditions, histoires, motivations et désirs qui sont eux aussi différents. C’est ce que l’on appelle la compétence interculturelle (Byram, 1997 ; 2003 ; Deardorff, 2006 ; Dervin, 2010a ; 2010b). Mais la compétence interculturelle n’est pas simplement une question d’ouverture à l’autre. C’est aussi prendre position soi-même et être capable de diriger son propre développement personnel dans ce contexte (Kramsch, 1995 ; Kinginger, 2008 ; Liddicoat & Scarino, 2013). Cela rend la recherche sur l’apprentissage autorégulé (Zimmerman, 2000) particulièrement pertinente pour la discussion sur la compétence interculturelle. Pourtant, bien que le rôle de l’apprenant en tant qu’individu soit accepté dans les approches interculturelles, l’autonomie et l’autorégulation font rarement partie des questions abordées dans les dispositifs de télécollaboration interculturelle. La présente thèse étudie comment des élèves et des étudiants de différents âges et aux parcours variés exploitent l’opportunité d’exprimer leurs objectifs et stratégies d’apprentissage dans le contexte de télécollaborations interculturelles autodirigées, et comment cela construit leur compétence interculturelle. L’analyse qualitative des objectifs, stratégies et autoréflexions d’apprenants de collège, de lycée, et de l’université ayant participé à ce type de dispositif entre la France et la Turquie, l’Italie, la Bulgarie, ou le Brésil, fait ressortir une conception étroite de l’apprentissage des langues, essentiellement ciblée sur la langue comme fin en soi. De manière similaire, l’autorégulation semble limitée pour la plupart des apprenants. Cependant, les résultats montrent qu’un degré d’autorégulation plus élevé tend à permettre aux apprenants de produire des réponses plus spécifiques, plus réflexives, et plus structurées, leur permettant d’ancrer leur apprentissage dans leur expérience personnelle, faisant le lien entre milieu éducatif et milieu social. Ces résultats soulignent l’importance pour la recherche de mettre en relation l’autorégulation et l’apprentissage interculturel dans l’enseignement des langues et des cultures.