2019
Cairn
Frédéric Brahami, « La généalogie du genre humain. Quinet et la « renaissance orientale » », Romantisme, ID : 10670/1.tfey38
Quinet a toujours considéré que le principe constitutif des sociétés résidait dans la religion. Établir la filiation des dogmes permet donc de retrouver la tradition qui unit les peuples en une même humanité. La découverte des textes sacrés de l’Inde et de la Perse – Védas et Zend Avesta – ne recule pas seulement notre connaissance du fait religieux, elle requiert que la dynamique sociale de l’humanité soit pensée à nouveaux frais. Ainsi l’opposition entre polythéisme et monothéisme se voit-elle subordonnée à une différence plus profonde, celle de l’immanence et de la transcendance, celle du dieu nature et du dieu esprit. Pour autant, la différence du panthéisme naturaliste indo-perse et de la transcendance spiritualiste sémite n’a pas (et c’est ce qui fait l’intérêt, pour nous, de Quinet) valeur de dichotomie, et ne scinde pas l’humanité en deux traditions opposées et irréconciliables.