4 mars 2020
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André-Frédéric Hoyaux et al., « Micro(-)géographie : Approches, Méthodes, Echelles ? », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.tgtayu
La micro(-)géographie est un terme de plus en plus présent dans les travaux académiques et articles scientifiques en géographie mais aussi dans les autres sciences humaines et sociales connexes de notre discipline. Ce terme est également utilisé actuellement dans de nombreux documents institutionnels (à la fois politiques et culturels) traitant de l'espace public ou du monde urbain. Parfois présenté comme une innovation terminologique, les contours de ce que l'emploi de ce terme recouvre demeurent le plus souvent flous. La plupart du temps d'ailleurs, le terme est utilisé au détour d'une phrase sans être défini, comme s'il allait de soi de par ce qu'il représenterait par sa « nature » même : micro et géographie. C'est-à-dire le couplage entre ce qui renverrait d'une part, vers le petit, le réduit ; et d'autre part, vers l'espace et sa description potentielle. A l'inverse de la microsociologie voire de la microstoria, l'écriture même du mot (avec ou sans trait d'union) semble poser problème et faire scission (bien qu'il n'y ait finalement pas de débat aujourd'hui), ou plus simplement brouiller les perspectives. De plus, parfois ce terme est en propre, mais parfois il se substitue ou est également utilisé comme synonyme d'autres termes, notamment quand la micro-géographie relève de la taille de l'espace abordé, selon les concepts habituels des chercheurs : lieu ou local devient micro-lieu ou micro-local, territoire devient micro-territoire, espace devient micro-espace. Le plus souvent, c'est la dimension spatiale qui semble déterminer son utilisation, parfois c'est la dimension politique qui prime : micro-géopolitique. Parfois encore, il est associé avec d'autres termes utilisant le préfixe micro où l'imaginaire du petit, du restreint est supposé peu ou prou donné par l'objet lui-même sur lequel le chercheur travaille, notamment dans le rapport « naturel » qu'il semble déterminer dans des jeux d'échelle comparative. Un quartier est certes plus petit qu'une ville, un immeuble plus petit qu'un quartier, un espace domestique plus petit qu'un immeuble, une chambre plus petite que l'appartement ou la maison. Mais qui en ordonne la dimension au préalable et en quoi, de fait, il y aurait un déterminisme des réalités que cette dimension contient, des interactions qu'elle provoque, des sentiments qu'elle affecte ? Ce texte introduit des journées d'étude qui auront lieu de Septembre 2019 à l'été 2021 sur le sujet et pose les bases des voies possibles qui seront abordées par les divers intervenants.