Un homme raconte l'histoire de son père, agriculteur instruit et militant anti-colonial dans l'Est algérien

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Formation du lien conjugal et nouveaux modèles familiaux en Algérie

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Contrat signé avec Khedidja Adel, l'ayant-droit de Faouzi Adel. , Consultable sur autorisation




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Faouzi (1947-1999) Adel et al., « Un homme raconte l'histoire de son père, agriculteur instruit et militant anti-colonial dans l'Est algérien », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.th1b7f


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Au début de l’entretien, l’informateur dresse une analyse de l’histoire algérienne et revient particulièrement sur l'histoire coloniale du pays. Selon lui, le travail de recherche en sociologie de l’enquêteur est très important. L’informateur raconte ensuite, avec beaucoup de détails, l’histoire de sa famille : l’arrivée, au XVIIIe siècle, d’un aïeul dans le village d’implantation de la famille (Beni-Frah, ou Ain Zaatout) ; la structure tribale du village ; l’histoire de son grand-père, agriculteur (fellah) et savant en matière de religion, assassiné par les forces coloniales. Il raconte qu’ainsi, son père a grandi dans une ambiance contrasté, entre le travail de la terre dans un milieu peu favorable et le travail spirituel et scientifique dans le domaine religieux. Par ailleurs, son père a également obtenu son certificat d’études, et c’est à cette époque que son oncle maternel l’a pris en charge pour qu’il continue ses études à Constantine, en suivant la filière de l’Association des oulémas musulmans algériens (à cet égard, l’informateur donne des précisions sur les liens entre Beni Frah et Constantine à l’époque). L’informateur continue dans le récit de la vie de son père : sur les conseils de sa famille, il a épousé successivement trois femmes, dont il a divorcé à chaque fois et dont il n’a pas eu d’enfants, puis il a finalement décidé d’épouser sa cousine maternelle. Les parents de l’informateur ont déménagé plusieurs fois et le père a occupé différents emplois, notamment dans l’administration et dans l’agriculture, puis la famille s’est stabilisée à Biskra. Ils ont habité dans plusieurs quartiers populaires, avant que le père ne fasse construire une maison, dans les années 1950, sur un terrain acheté en commun avec ses frères. L’informateur raconte encore que son père a commencé à recevoir des gens, plus ou moins militants, avec qui il parlait de la révolution. Il a d’ailleurs été torturé et emprisonné, a échappé de justesse à l’exécution, et l’informateur raconte à cet égard les atrocités dont il a été témoin lors de la guerre, comme le “dimanche des sénégalais” à Skikda où il raconte que 250 personnes ont été massacrées. La famille s’est ensuite transférée à Batna, puis, après la guerre, s’est installée à Constantine. Selon l’informateur, ce départ est dû à une “rupture” avec la terre natale causée par les événements violents qui y ont été vécus. L’informateur revient ensuite sur son propre parcours : il a étudié dans une médersa, a obtenu son baccalauréat en candidat libre et a fait une licence en Lettres françaises en même temps qu’il travaillait comme cadre dans l’administration. Sous l’influence de son père, il raconte être parti un temps à Alger mais il a préféré revenir à Constantine, puis il a été affecté au Sahara. L’informateur revient encore sur la figure de son père, dont il est admiratif. Selon lui, il était la figure du “réformiste moderniste musulman anti-colonial”. Bien que tous les enfants aient eu des bourses d’études, l’informateur raconte que le père leur adressait chaque mois 100 francs et une lettre où figurait une leçon de morale. Quant au choix des conjoints, le père les a laissés libres. A la demande de l’enquêteur, l’informateur décrit la vie à Constantine, avant et après la colonisation. Selon lui, on ne peut plus parler d’habitants “locaux” car la colonisation a déstructuré la société.

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