2022
Cairn
Pierre Mayer et al., « Intérêt des prothèses d’apposition luminale dans le drainage des pseudokystes pancréatiques », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.thm8ya
La pancréatite aiguë est une affection fréquente grevée d’une morbi-mortalité non négligeable (environ 20 % de formes compliquées). Les collections péripancréatiques sont une des complications de la pancréatite aiguë. La nouvelle classification d’Atlanta en distingue quatre types, que la pancréatite aiguë soit œdémato-interstitielle ou nécrosante. Les collections liquidiennes aiguës péripancréatiques et les pseudo-kystes (PK) se développent après un épisode de pancréatite aiguë œdémato-interstitielle. Les collections aiguës nécrotiques et la nécrose organisée pancréatique se développent après une pancréatite aiguë nécrosante. Les collections accessibles à une prise en charge sont les pseudo-kystes et la nécrose organisée pancréatique. Bien que ces collections soient la plupart du temps asymptomatiques, il est parfois nécessaire de les drainer lors de l’apparition de symptômes. Le drainage par voie écho-endoscopique est le traitement de choix de ce type de collection. Dans cette revue de la littérature, nous nous intéresserons uniquement au drainage des PK. La technique de référence pour les PK symptomatiques est le drainage par voie écho-endoscopique avec réalisation d’une kystogastrostomie (ou kystoduodénostomie) et la pose de deux prothèses plastiques double queue de cochon. Avec le rapide développement de l’écho-endoscopie thérapeutique, de nouvelles prothèses sont apparues récemment sur le marché, les prothèses d’apposition luminale. L’intérêt de ces prothèses est double, d’abord un système de pose facile et rapide d’utilisation et d’autre part, un large diamètre permettant un drainage efficace. Plusieurs études se sont donc intéressées à leur usage dans le drainage des collections péri-pancréatiques et notamment des PK. Les succès technique et clinique sont très élevés pour ce type de prothèse, au-delà de 90 % pour ces deux critères. Cependant, le coût n’est pas négligeable. Les prothèses d’apposition luminale redéfinissent la prise en charge des collections péripancréatiques. Il faut cependant continuer à prendre en charge de manière collégiale ce type d’affection en coordination avec les équipes de radiologie et de chirurgie, en raison de complications parfois graves lors de la pose ou au décours, et du surcoût qu’engendrent ces prothèses. Leur supériorité semble indéniable dans la prise en charge de la nécrose pancréatique, mais en ce qui concerne les PK de contenu purement liquidien, le débat reste entier vis-à-vis des prothèses double queue de cochon. Il serait intéressant que de nouvelles études soient réalisées afin de préciser le positionnement de ces prothèses et de leurs complications notamment dans la prise en charge des PK.