De l’asile de nuit à l’urgence sociale. Professionnalisation et rationalisation en tension du caritatif dans l’action publique : La Mie de Pain (décennies 1980-2010)

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2023

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Mauricio Aranda, « De l’asile de nuit à l’urgence sociale. Professionnalisation et rationalisation en tension du caritatif dans l’action publique : La Mie de Pain (décennies 1980-2010) », Revue française des affaires sociales, ID : 10670/1.tj1rol


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La politique d’urgence sociale visant les personnes sans abri prend appui sur des initiatives caritatives qui, en partie, lui préexistent. Ainsi, jusqu’aux années 1980, les gestionnaires associatifs d’asiles de nuit organisent leur secours ponctuel de manière autonome, voire en se distinguant des pouvoirs publics. Comment ces associations caritatives ont-elles pu alors intégrer le volet de « solidarité nationale » de l’État social ? Pour y répondre, cet article propose de s’intéresser au cas de La Mie de Pain, œuvre confessionnelle, séculaire et centrale dans ce type d’assistance. En s’appuyant sur une enquête d’archives et de terrain, cette contribution montre comment son incorporation à la politique d’urgence sociale est rendue possible – non sans tensions – par une professionnalisation de ses membres, ainsi que par une rationalisation de ses pratiques. Ces processus sont amenés par des relations d’interdépendance qui vont crescendo avec les pouvoirs publics. Ils se traduisent dans l’association par des mécanismes de renouvellement, mais aussi de conservation, de son personnel et de ses manières d’héberger. Plus largement, l’article donne à réfléchir sur ce que la participation aux affaires sociales fait aux œuvres caritatives dans un contexte de métamorphoses du monde associatif.

The social emergency policy for homeless people is based on charitable initiatives which partly pre-existed it. Until the 1980s, the managers of night shelters organised their occasional assistance autonomously, distancing themselves from the public authorities. How could these charities then become part of the ‘national solidarity’ component of the welfare state? In order to answer this question, this article proposes examining the case of La Mie de Pain, a secular, faith-based organisation that plays a central role in this type of assistance. Based on an archival and field survey, this paper shows how its incorporation into social emergency policy is made possible - not without tensions - by the professionalization of its members, as well as by the rationalization of its practices. These processes are driven by interdependent relationships that grow stronger as they link more closely with the public authorities. They are then reflected in the organisation by the ways it can renew, as well as retain, its staff and its ways of providing accommodation. More broadly, the article reflects on what participation in social affairs does to charities in the context of the changing nature of the voluntary sector.

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