2002
Cairn
Alain Gigandet, « Lucrèce vu en songe. : Diderot, Le rêve de d'Alembert et le De rerum natura », Revue de métaphysique et de morale, ID : 10670/1.tjei4t
Diderot aimait le poème de Lucrèce, dont la lecture l’a tôt introduit à la philosophie des atomistes anciens. Avec le Rêve de d’Alembert, il semble avoir voulu écrire un De rerum natura moderne, exposant les hypothèses les plus audacieuses de sa philosophie naturelle. La manière dont il est influencé par son modèle apparaît toutefois complexe. S’il prend manifestement le contre-pied de certaines thèses atomistes, notamment en ce qui concerne l’origine des vivants, c’est sans doute par fidélité à un principe profondément épicurien, celui de l’autonomie radicale des forces naturelles, qu’il doit défendre sur de nouvelles bases. Au-delà de la lettre des énoncés, on peut retrouver ainsi dans le Rêve la trace des grands schèmes d’intelligibilité caractéristiques du De rerum natura, ainsi qu’un mode d’écriture poétique propre à alimenter l’imagination spéculative inspiré de Lucrèce.